

Noyades, chutes, défenestrations, intoxications, étouffements, etc., les circonstances des accidents domestiques sont multiples. Responsables de plus de 20 000 morts par an en France selon l’Institut de Veille Sanitaire (INVS), les accidents domestiques touchent principalement les personnes âgées, mais aussi et surtout, les enfants en bas-âge.
Figurant parmi les premières causes de mortalité chez les jeunes enfants, les accidents domestiques surviennent ainsi à l’intérieur de la maison, lieu principal d’accidents avant le jardin.
Pour éviter ces accidents, la vigilance des consommateurs ne suffit pas. Il est nécessaire d’utiliser du matériel adapté pour éviter leurs conséquences graves, voire parfois mortelles (perte de mobilité, séquelles à vie, etc.)
L’emballage ou packaging fait partie intégrante du quotidien des consommateurs. Protégeant le produit ou encore informant sur ses caractéristiques, il s’adapte aujourd’hui pour prévenir ces accidents.
Comment lutter contre la réalité des accidents domestiques dans l’élaboration de packaging ? Comment le développement d’emballage peut-il tenir compte des enjeux de protection des consommateurs ? Éléments de réponse dans cet article.
1. Des emballages renforcés pour éviter les fuites de produits dangereux
Selon les estimations de l’INVS, environ 10% des accidents domestiques sont des intoxications.
Sécuriser l’environnement des consommateurs grâce à un packaging renforcé
Parmi les accidents domestiques les plus courants liés à des produits de consommation, les intoxications aux produits sont des plus répandus. En effet, beaucoup peuvent être nocifs, en particulier pour les enfants. Ces derniers sont d’ailleurs les premières victimes des intoxications, car, pendant sa croissance, le bébé puis l’enfant, est spontanément explorateur de son environnement. Ainsi, tout en l’aidant à devenir plus autonome, l’emballage permet de protéger l’enfant des produits qu’il contient, parfois dangereux ou corrosifs pour la peau. Le packaging doit alors être conçu pour limiter les risques liés notamment à l’ingestion de médicaments, de produits ménagers et de bricolage, ou encore de petits objets.
Pour préserver la sécurité des jeunes enfants, et plus généralement des consommateurs, plusieurs solutions visent à transformer le packaging en barrière physique directe entre le consommateur et les produits dangereux. Prenons l’exemple des sachets de lessives, ou de produits nettoyants. Ce sont les premiers types produits ingérés chez les enfants de moins de 5 ans dans les intoxications, selon les chiffres officiels de Santé Publique France. Dans ce cas, il est déjà possible d’opter pour des emballages plus robustes ou plus épais, afin de limiter les fuites possibles de produits. Les sachets à film mixtes sont de bons exemples permettant de rendre plus hermétique l’emballage. Utiliser des soudures plus larges, ou utiliser des sachets à soufflet, de type Doypack® sont également des moyens efficaces pour assurer une étanchéité irréprochable à l’emballage, et ainsi limiter les risques.
2. Agir sur les profils de fermeture
Utiliser des bouchons de type CRC ou des profils de fermeture plus complexes à ouvrir sont de bons facteurs de protection du consommateur.
Toujours dans l’optique de limiter les risques d’intoxications aux produits, il est également nécessaire d’agir sur le profil de fermeture de l’emballage. Pour un sachet, par exemple, l’objectif est de rendre l’ouverture moins évidente, sans la rendre complexe. On optera donc pour un système de fermeture plus complet, comme par exemple les fermetures à curseur plastique ou métal. La manipulation reste aisée, mais nécessite davantage de précision et de volonté dans le geste. Pour encore plus de sûreté, le système Safegrip, développé par Flexico, assure une protection optimale des enfants via une ouverture à deux mains. Ainsi, le risque que l’ouverture de l’emballage se fasse accidentellement, ou par un enfant est considérablement réduit.
D’autres solutions existent pour les autres types de packaging, comme les bouchons de sécurité de type « Child Resistant Closure » (CRC) pour les produits ménagers, par exemple. Ici, le principe est le même : rendre plus complexe l’ouverture d’un produit, afin d’éviter qu’un enfant puisse l’ouvrir. Le bouchon nécessite deux mouvements simultanés pour être ouvert : Pincer et dévisser, ou pincer et tirer, …
La loi prévoit notamment des dispositions pour certains produits. Par exemple, le règlement CLP, (en anglais Classification, Labelling et Packaging) désignant le règlement (CE) n°1272/2008 du Parlement Européen et est relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des substances et des mélanges, prévoit une mesure concernant les produits contenant du méthanol. Si un produit en contient dans une concentration supérieure à 3 %, il doit être muni d’une fermeture de sécurité pour enfants.
3. L’information via le packaging
Les informations sur le packaging doivent alerter sur l’utilisation du produit, mais aussi celle de l’emballage.
Un autre levier important pour limiter les risques d’accidents domestiques est l’information. Que ce soit via des campagnes de sensibilisation aux risques associés à l’ingestion de substances dangereuses, ou de l’étiquetage spécifique sur les produits visant à mettre en garde le grand public, il est important d’informer directement le consommateur.
Concernant la dangerosité des produits emballés, le règlement CLP évoqué précédemment fait référence en termes de bonnes pratiques. Tout produit dangereux doit, dans un premier temps, comporter plusieurs informations d’identifications : l’identité du fournisseur, les dénominations exactes des produits classifiés (identificateurs), ainsi que le pictogramme de danger correspondant à la classification. L’étiquette doit également comporter des mentions d’avertissement, de danger, et des conseils de prudence concernant l’utilisation des produits. On notera également que ces informations doivent être doublées d’une indication tactile spécifique pour les personnes malvoyantes, depuis la loi européenne EN 272.
Le règlement CLP ajoute, dans son article 35, que « l’emballage des produits chimiques fournis au grand public ne doit pas avoir une forme ou une esthétique susceptible d’attirer ou d’encourager la curiosité active des enfants ou d’induire les consommateurs en erreur, ni une présentation ou une esthétique similaire à celles qui sont utilisées pour les denrées alimentaires, les aliments pour animaux ou les produits médicaux ou cosmétiques, susceptible de tromper les consommateurs. ».
Fermetures de sécurité enfants, étiquetages spécifiques, sensibilisation du grand public, les fabricants proposent des packagings de plus en plus sécurisés et s’engagent directement dans la lutte contre les accidents domestiques.
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