

« Ce n’est pas que l’emballage en tant que tel soit générateur de gaspillage, bien au contraire. Je me dois de rappeler qu’historiquement, l’emballage est né du besoin des hommes de protéger et conserver les aliments et les boissons qu’ils venaient de produire et qu’ils allaient ensuite consommer à leur rythme. » – Michel Fontaine, Président du Conseil National de L’Emballage (CNE) – extrait de l’étude « Contribution de l’emballage à la réduction du gaspillage alimentaire » réalisée conjointement par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) et le CNE.
1. Le gaspillage alimentaire, une préoccupation environnementale
Qu’entend-on par « gaspillage alimentaire » ?
Selon la loi contre le gaspillage alimentaire, le pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire – lequel a été renouvelé en avril 2017 pour 3 années supplémentaires – et des travaux récents menés par l’ADEME afin d’identifier les sources d’amélioration de l’efficacité alimentaire, le gaspillage alimentaire désigne « un processus qui caractérise toute nourriture destinée à la consommation humaine, qui à un endroit de la chaîne alimentaire, serait perdue, jetée ou dégradée ».
En France, les chiffres alarmants du gaspillage alimentaire
Si le gaspillage alimentaire constitue une préoccupation grandissante en Europe, c’est aussi le cas en France. Une étude présentée par l’ADEME en 2016 relative aux pertes alimentaires et au gaspillage révèle que 10 millions de tonnes de produits destinés à la consommation alimentaire humaine sont perdus ou gaspillés chaque année en France. Sur ces chiffres préoccupants, 33% des 10 millions de tonnes perdues et gaspillées chaque année le seraient durant l’étape de consommation alimentaire, 32% le seraient durant l’étape de la production, 21% pendant la transformation et 14 % durant la distribution. Mais alors comment lutter contre le gaspillage ?
2. Emballer judicieusement permet de lutter contre le gaspillage alimentaire
Pourquoi a-t-on besoin de l’emballage ?
Comme le rappelle la plateforme de l’engagement RSE et développement durable (E-RSE), bien que l’emballage alimentaire soit sujet à critiques – ce dernier étant souvent soupçonné d’avoir un impact négatif sur l’environnement ou la santé. Ce sont précisément les emballages qui permettent de conserver la nourriture, le gaspillage alimentaire étant particulièrement toxique pour notre environnement, d’autant plus que chaque année, près de 2,5 milliards de tonnes de nourriture seraient jetées par l’Homme. Les emballages doivent eux aussi s’engager dans la lutte contre le gaspillage et, bien que critiqués, ils seraient aujourd’hui « indispensables », à cause de nos (mauvaises) habitudes de consommation, comme celle consistant à acheter sans penser à la conservation de la nourriture, ce qui mènerait à gaspiller et à emballer toujours plus. Aussi, rappelons que l’emballage peut réduire les risques d’intoxication alimentaire liés à la dégradation des aliments.
Les industriels du secteur doivent alors concevoir des packagings intelligents en prenant garde au « suremballage » des produits. Développer des solutions de packaging refermables répond entre autres à ce besoin car ces solutions permettent la consommation du produit emballé sur plusieurs jours et non en une seule fois, sans que celui-ci ne se détériore.
Une autre solution est d’adapter la taille des packagings aux besoins des utilisateurs finaux. Ainsi créer des portions de différentes tailles permet aux consommateurs de choisir la contenance qui leur correspond le mieux, réduisant ainsi le risque de gaspillage.
3. Packaging malin : quelques exemples
Emballer plus pour gaspiller moins ?
S’il faut faire attention au suremballage, le CNE a toutefois indiqué que l’emballage ne devait pas être réduit s’il est prouvé que sa réduction mettait en péril le produit et conduisait à davantage gaspiller. Utiliser plus d’emballage serait justifié dans la mesure où cela permettrait de moins affecter l’environnement en gaspillant de la nourriture. Prenons un des exemples du CNE, le concombre, composé à 96% d’eau : aussitôt après la récolte, il commence à perdre en eau et devient terne, ce qui, au bout de 3 jours seulement, rend sa vente impossible. Pour éviter son gaspillage, un emballage sous forme de film plastique de 1,5 gramme peut prolonger de 14 jours sa durée de vie. Le CNE recommande toutefois aux metteurs sur le marché de vérifier, avec des « tests adaptés », que l’emballage en question constitue un élément effectif de diminution du gaspillage.
L’emballage recyclé : une alternative qui n’en est pas une
La réduction de la quantité d’emballage des produits est un objectif souvent poursuivi pour réduire son empreinte écologique. L’emballage recyclé pourrait permettre de réduire l’empreinte écologique tout en conservant la quantité d’emballage, mais malheureusement à l’heure actuelle les emballages recyclés ne sont pas aptes au contact alimentaire.
Néanmoins les matériaux recyclés peuvent être utilisés pour les suremballages. Mais la logique du suremballage rompt avec la dynamique environnementale car pour suremballer avec des matériaux recyclés, il faut avoir de la matière recyclé. Cela nécessite de continuer à produire des emballages ce qui n’implique pas une réduction de l’impact écologique.
L’emballage individualisé
La plateforme E-RSE rapporte que, dans une étude réalisée par la société de conseil en performance environnementale Denksatt, utiliser des emballages individualisés pourrait diviser « jusqu’à 2 à 10 fois » fois le gaspillage. Si la production de nourriture affecte énormément l’environnement, les emballages individualisés pourraient permettre la diminution du gaspillage. Aussi, l’étude menée par la société Bel aurait révélé que les fromages emballés individuellement étaient « 40 % moins gaspillés que les fromages vendus à la coupe ».
Meilleures conditions de conservation
Selon le site RAJA, le gaspillage de plus de 20kg d’aliments chaque année est souvent dû à un conditionnement de mauvaise qualité, favorisant de facto la dégradation du produit. Pour mieux gérer la chaîne du froid, il faudrait alors fabriquer les contenants dans des matériaux qui permettraient de maintenir une température constante.
Techniques d’allongement de la durée de vie du produit
Le Conseil National de L’Emballage rapporte que des emballages innovants permettent aux produits de respirer grâce à des « technologies de perforation » et rappelle que la lutte contre la dégradation rapide des fruits ou légumes frais consiste surtout à contrôler leur respiration : « On régule l’apport d’oxygène et l’évacuation du gaz carbonique issu de la respiration des produits par la microperforation des films d’emballage plastiques. »
Par ailleurs, pour faire croître la durée de vie des produits tout en favorisant l’éco-conception et l’éco-conservation de ces derniers, le CNE conseille par exemple de « conditionner l’aliment dans un emballage contenant un mélange de gaz inertes naturels, ou en faisant le vide ». Cela prolongerait sensiblement la durée de conservation des aliments et diminuerait considérablement la dégradation du produit.
Le packaging intelligent constitue ainsi l’une des réponses les plus efficaces aux enjeux de réduction de gaspillage alimentaire.
Flexico est engagé dans l’initiative SAVE FOOD depuis 2014. Pour en savoir plus rendez-vous sur notre page Initiative SAVE FOOD.
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