Les emballages plastique peuvent être recyclables et d’autres recyclés. Cette dernière typologie de plastique connaît alors une deuxième vie dans des applications diverses, parfois pour de nouveaux emballages. Cet article fera le point sur la situation actuelle à cet égard, en se basant sur la réglementation. Il tentera enfin de lister les bénéfices et les freins à l’utilisation de plastique recyclé dans les emballages.

Plastique recyclé dans les emballages : état des lieux

À l’heure actuelle, le plastique recyclé ne peut pas être utilisé dans des emballages destinés au contact alimentaire, à l’exception des bouteilles. Toutefois, il est très utilisé dans les emballages ménagers et industriels. Une étude du Conseil national de l’emballage, parue en janvier 2019, pose la situation en France.

Le polyéthylène recyclé dans les emballages alimentaires

La France met entre 300 000 et 350 000 tonnes de bouteilles en PET sur le marché chaque année. Un peu plus de la moitié est recyclée, soit entre 170 000 et 200 000 tonnes, dont 75 % est de couleur claire. En 2016, 43 % de ce PET clair recyclé, également appelé rPET clair, a été introduit dans la fabrication de PET pour de nouvelles bouteilles. Cette proportion est passée à 50 % un an plus tard, soit l’équivalent d’environ 70 000 tonnes. Le reste du PET, clair ou foncé, est majoritairement utilisé dans la fabrication de fibres textiles.

Si la proportion de PET clair recyclé est nettement supérieure à celle du PET foncé ou opaque, c’est à cause des additifs qui lui donnent sa couleur. Cela les rend plus difficilement recyclable. Les industriels privilégient donc le PET sans colorant afin de maximiser le rendement lors du recyclage.

Les autres plastiques recyclés mais non incorporés dans des contenants alimentaires

Quatre familles de plastiques sont principalement recyclées en France, puis utilisées pour fabriquer de nouveaux emballages. Il s’agit des polyéthylènes haute et basse densité PEHD et PEBD. Les débouchés sont spécifiques à la matière.

Ainsi, le rPEHD, pour PEHD recyclé, est utilisé dans la fabrication de tubes, de pièces pour l’automobile… Le rPEBD quant à lui sert plutôt dans les sacs poubelle et les films de palettisation.

Que dit la réglementation sur l’utilisation de plastique recyclé dans les emballages ?

Au niveau européen en décembre 2018, un accord a été signé. Il s’agit de la Directive SUP pour « Single Use Plastics ». Cet accord prévoit qu’à l’horizon 2030, toutes les nouvelles bouteilles en plastique devront contenir au moins 30 % de matière recyclée.

Concernant l’aptitude au contact alimentaire des plastiques recyclés, un cadre réglementaire a été défini par le règlement (CE) n° 282/2008 de la commission du 27 mars 2008.

Plus récemment, en début d’année, la France a adopté la loi sur l’économie circulaire. Elle ouvre la voie à une obligation d’incorporation minimale de matière recyclée pour certains produits et matériaux. Des décrets d’application viendront préciser ces éléments ultérieurement.

Globalement, la réglementation est frileuse et pauvre sur cette thématique. Pourtant, malgré des freins bien identifiés, fabriquer de nouveaux emballages grâce au plastique recyclé présenterait des bénéfices, notamment pour l’environnement.

Quels sont les bénéfices et les freins à l’incorporation de matière recyclée dans les emballages plastique ?

La France vise les 100 % de plastiques recyclés d’ici 2025. Derrière ce vœu pieux se cache une réalité plus contrastée. Tout d’abord parce que le plastique ne peut pas, en l’état actuel des connaissances, être recyclé indéfiniment. De plus, une fois recyclé et incorporé dans d’autres produits non recyclables, le seul débouché est l’incinération. Dès lors, les freins à l’utilisation du plastique recyclé dans les nouveaux emballages sont nombreux.

Les raisons qui freinent l’utilisation du plastique recyclé dans les emballages

D’un point de vue qualitatif, un plastique recyclé contient toutes sortes de polluants qu’il a absorbés durant sa vie précédente, notamment en tant que déchet. Le nettoyage tel qu’il est réalisé à l’heure actuelle ne permet en effet pas de l’en débarrasser, réduisant ses qualités intrinsèques, telles que la solidité notamment. Les débouchés sont donc limités par cet aspect et le contact alimentaire ne peut en aucun cas en faire partie. La sécurité des consommateurs passe avant les bénéfices pour l’environnement.

Le cas du PET vu précédemment est légèrement différent, mais il connaît tout de même une dégradation de sa pureté. Il ne peut donc être recyclé qu’une seule fois en vue d’un contact alimentaire. Au-delà, il devra être utilisé pour d’autres produits.

Enfin, l’aspect économique n’est pas neutre non plus. En effet, les gisements en plastiques recyclés restent faibles. Or, la fabrication des emballages est gourmande en matière première et elle doit être assurée en toutes circonstances. Compter sur le recyclage pour fournir cette matière première est à l’heure actuelle trop délicat. De plus, obtenir un plastique recyclé pur pour certains usages revient cher. Plus cher parfois que le coût de la matière « neuve » issue des ressources naturelles comme le pétrole. À ce titre, le plastique recyclé peine encore à rivaliser.

Les bénéfices environnementaux plaident pour l’utilisation de plastique recyclé dans les emballages

Si la recherche et le développement de nouvelles techniques pouvaient lever ces freins, nombre de bénéfices pourraient plaider en faveur de l’incorporation de plastique recyclé dans les nouveaux emballages.

Tout le plastique qui ne finit pas incinéré est forcément meilleur pour l’environnement. Le recyclage est donc avantageux. Il a été prouvé que la production d’une tonne de plastique recyclé nécessite jusqu’à neuf fois moins d’énergie que le plastique « vierge ». C’est l’équivalent de deux à trois tonnes équivalent carbone non produites. Ces chiffres divergent selon la famille de plastique :

  • recycler une tonne de PET permet d’économiser 83 % d’énergie par rapport à la fabrication d’une tonne de PET vierge ;
  • pour le PEHD, ce chiffre monte à 89 %.

Enfin, du côté des consommateurs, une étude Citeo-Ademe publiée en 2014 a révélé que la présence des matière recyclée dans les emballages était bien perçue par 61 % des Français.

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